Jetons de l'Ancien Régime

Jetons de l'Ancien Régime

jetons de glorification



Louis XIII - première année du règne et de la régence
Louis XIII - première année du règne et de la régence :



cuivre ; 32 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1610 ; non signé

pas de référence trouvée

collection personnelle



a/ buste à droite de Louis XIII enfant cuirassé, drapé & lauré et arborant le collier de l'Ordre du saint esprit ; date " 1610 " dessous ;le tout entouré d'un cordon perlé ;


titulature " +LOYS.XIII.ROY.DE.FRANCE.ET.DE.NAVARE "



r/ dans le champ, légende sur 8 lignes dans un cercle, autour, une couronne faite de deux rameaux de laurier liés par la tige ;



légende " .EN.LAN. / PREer.D.REGNE / .D.LOYS.XIII.ROY / .D.FR.ET.D.N.AAGE / .D.IX.ANS.ET.D.L / REGENCE.D.LA / .R.M.D.MEDICIs / .S.MERE. "



Par comparaisons, le beau buste du roi ornant ce jeton peut très probablement être attribué à Nicolas Briot. La légende de revers qui se lit " en l'an premier du règne de Louis XIII roi de France et de Navarre à l'âge de 9 ans et de la régence de la reine Marie de Médicis sa mère " est claire quant aux visées commémoratives de ce jeton. Ce type est inédit dans la documentation classique et n'apparaît pas plus dans les catalogues de vente des grandes maisons numismatiques au cours des 20 dernières années ; il est donc probablement très rare. Suite à l'assassinat de Henri IV en avril 1610, le jeune Louis est sacré roi à l'âge de huit ans mais, étant trop jeune pour régner, c'est sa mère, Marie de Médicis qui gouverne à sa place en tant que régente. Profitant de sa position, cette dernière place ses favoris aux postes clef du pouvoir politique  et lorsque Louis XIII est déclaré majeur en 1614, Marie de Médicis le déclare " trop faible de corps et d'esprit " pour assumer sa charge et l'écarte du Conseil. Ce n'est que par un coup de force, le , que Louis XIII accède finalement au pouvoir. Pour cela, il ordonne l'assassinat du favori de sa mère, Concino Concini ainsi que l'exécution de son épouse la Galigai, dame de compagnie et confidente de la régente. Il exile également sa mère à Blois et prend enfin sa place de roi.




Louis XIII roi de France & de Navarre
Louis XIII roi de France & de Navarre :



laiton ; 28 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1615 ; non signé

F 12088 / M 3200

collection personnelle


a/ écus accolés de France & de Navarre ceints des deux colliers des ordres du roi sous une grande couronne fermée, monogramme " HM " sous les écus ;


titulature " *LVDOVICVS.XIII.D.G.FR - ANCORVM.ET.NAV.REX. ", une rose en début de légende



r/ un grand L couronné devant un astre rayonnant encadré d'une palme et d'une branche de laurier liés ensemble par une cordelière, une couronne de chaque côté, dessous la date " 1615 " sur une ligne de sol ;


légende " MANET VLTIMA COELO "



Le style et la qualité de la gravure pourraient attribuer ce jeton à Nicolas Briot, ce que pourrait corroborer la présence de la rose en début de légende, que ce graveur utilisait parfois en lieu & place de ses initiales pour signer ses oeuvres.




Louis XIII - buste de face
Louis XIII - buste de face :



laiton ; 28 mm

atelier : Nuremberg ; graveur : Matheus Lauffer

non daté ; signé MATHEVS LAVFER

F 12309 / M 3685

collection personnelle



a/ buste cuirassé de trois quart face de Louis XIII portant la fraise plissée et l'écharpe du Saint-Esprit ;


titulature " + LVDO : XIII : D : G : F : E : N : R . "



r/ écus accolés de France et de Navarre entourés des deux colliers des Ordres du roi et timbrés d'une grande couronne fermée, un petit lys issant de deux feuilles en sautoir sous les écus ;


titulature " MATHEVS . LAV - FER . IN . NORIMBE "



Ce très beau jeton nous propose un rare buste de face du roi ; exercice auquel seuls certains graveurs nurembergeois se sont essayés et ce seulement sur des jetons banalisés qui n'étaient pas soumis au contrôle ou à la censure. Le portrait ornant ce jeton m'inciterait à le dater des années 1628 - 1632.




Louis XIII - buste juvénile fraisé
Louis XIII - buste juvénile fraisé :



laiton ; 26 mm

atelier : Sedan (?) : graveur indéterminé

non daté ; non signé

M 3549

collection privée



a/ buste de Louis XIII à droite portant la grande fraise ;


légende " *DA*DEVS*REGI*TVA*INDICIA "



r/ écus accolés de France & de Navarre sous une grande couronne, une fleur de lys sous les écus, le tout ceint des deux colliers des Ordres du roi ;


titulature " LVDOVICVS.XIII.D.G - FRANC.ET.NAV.REX "


Marinèche attribue ce jeton à l'atelier de Sedan sans argumenter mais il est vrai que le type du buste est caractéristique par son style et sa qualité des créations de cet atelier. Ce buste n'apparaissant que sur des jetons datés de 1627, il me semble que cette datation doit être retenue pour cet exemplaire.




Gaston d'Orléans, frère unique du roi
Gaston d'Orléans, frère unique du roi :



argent ; 27 mm

atelier : Trévoux ; graveur indéterminé

daté 1639 ; non signé

F 10850 / C 3760

collection personnelle



a/ écu aux armes des Orléans timbré dune couronne fleurdelisée et ceint des deux colliers des Ordres du roi ;


titulature " * GASTON.DE.FRANCE - FRERE.VNICQVE.DV.ROY " avec rosette initiale.



r/ au-dessus d'une prairie, la constellation des gémeaux dans un ciel étoilé, avec entre les deux étoiles principales (Castor & Pollux) le signe astrologique correspondant ; à l'exergue " . 1639 . " ;


légende " MINOR MAIORE SVPERSTES "



Troisième fils de Henri IV et Marie de Médicis, Gaston de France, plus généralement connu sous le nom de Gaston d'Orléans, naît en 1608 à Fontainebleau et est donc le frère cadet de Louis XIII. Il porte les titres de duc d'Orléans, de Chartres, de Valois, d'Anjou et d'Alençon, comte de Blois, de Montlhery et de Limours, baron d'Amboise et seigneur de Montargis. Cultivé et raffiné, mais velléitaire et inconstant, Gaston de France passa sa vie à conspirer, d'abord contre son frère puis contre le cardinal de Richelieu, sa belle-sœur Anne d'Autriche et le cardinal Mazarin. Faute de véritable projet politique et de réelle volonté, aucune de ces conspirations ne fut menée à son terme et Gaston dénonça souvent ses complices. Pour se venger, il créa un « Conseil de vauriennerie », un groupe de courtisans et amis avec qui il mena une vie dissolue à tel point que certains le voient comme le chef de file des libertins de l'époque, dont les principaux passe-temps étaient les chansons à boire, les poèmes érotiques et les parties de débauche. En 1628, il obtient le commandement de l'armée lors du siège de La Rochelle, jusqu'à la venue de Louis XIII. En 1630, il participe à la révolte du duc de Montmorency et, à la tête d'une armée de mercenaires, il appelle le royaume à la révolte, avant de s'enfuir en Lorraine après la défaite de Castelnaudary. À l'instigation de son confesseur, Charles de Condren, il se réconcilie avec le roi à Troyes, le 18 avril 1630. En 1631-32, il intrigue en Lorraine et publie un manifeste politique contre l'absolutisme. En 1634, il conclut un traité secret avec l'Espagne et complote contre Richelieu avec le comte de Soissons. À l'automne 1636, il participe au côté du roi au siège de Corbie. Mais en 1638, la naissance inespérée d'un dauphin (le futur Louis XIV) le prive du rang de premier héritier de la couronne. Il perd son crédit financier, et ne peut poursuivre la reconstruction du château de Blois qu'il avait entreprise. En 1642, la conspiration de Cinq-Mars, qui vise à faire de Gaston le lieutenant général du royaume, échoue et Gaston abandonne Cinq-Mars et le laisse se faire exécuter. Louis XIII mourant le nomme gouverneur et lieutenant général du Languedoc et à la mort du roi, Gaston de France est nommé lieutenant-général du royaume et chef des Conseils sous l'autorité théorique de la reine. Mais Anne d'Autriche, avec le soutien de Mazarin, prend les rennes du pouvoir et Gaston se trouve évincé. Chef de l'armée, il mène contre les Espagnols une campagne rapide et conquiert une partie du comté de Flandres. Il participe encore à la fronde, et Mazarin le fait exiler dans son château de Blois en 1652, où il meurt finalement dans le désoeuvrement en 1660. Il est inhumé à la basilique Saint-Denis, ultime privilège attaché à son rang royal. Les armes des Orléans sont de France au lambel d'argent.




Louis XIII - buste adulte
Louis XIII - buste adulte :



cuivre ; 27,5 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1639 ; non signé

F 1222a / M 3529 / GP 110b

collection personnelle



a/ buste cuirassé, drapé & lauré de Louis XIII à gauche ;


titulature " .LVDO.XIII.D.G.FRANC.ET.NAVA.REX. "



r/ parmi les nuages, une grande corne d'abondance déversant son contenu sur quatre femmes remplissant des paniers & des sacs ; à l'exergue " .1639. " ;


légende " .DIVITIAS.DII.DANT - .ET.IVRA.FRVENDI. "



Le buste figurant à l'avers de ce jeton est d'une grande qualité et pourrait par comparaison être attribué à Jean Warin mais rien ne permet d'en avoir la certitude.




Louis XIII - buste adolescent
Louis XIII - buste adolescent :



laiton ; 27 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Nicolas Briot

non daté ; non signé

M3607 / GP 74e

collection privée



a/ dans un cercle, buste cuirassé & lauré de Louis XIII à gauche portant la petite fraise et le cordon du Saint-Esprit ;


titulature " LVDO.XIII.D.G.FR.ET.NA.REX.CHRISTIANISSIMVS. "



r/ écus accolés de France et de Navarre entourés des deux colliers des Ordres du roi et timbrés d'une grande couronne fermée, un L entre trois couronnelles sous les écus ;


titulature " *LVDOVICVS.XIII.FRANC - ORVM.ET.NAVARAE.REX " avec rosette initiale



L'attribution du buste figurant à l'avers de ce jeton à Nicolas Briot est certaine et ce jeton peut être daté par comparaison du portrait des années 1615 -1617.




Louis XIII en cavalier triomphant
Louis XIII en cavalier triomphant :



laiton ; 30 mm

atelier : Nuremberg ; graveur : Wolf Lauffer II

non daté ; signé .W.L.

M 3695

collection Dr A.R.



a/ Louis XIII en tenue d'apparat chevauchant à gauche ; à l'exergue " .W.L. " ;


titulature " LVDOVICVS.D.G.FRANCOR.ET.NAV.F. "



r/ un piédestal marqué " .W.L. " portant deux colonnes autour desquelles s'enroulent à gauche une palme & à droite une branche de laurier liées entre elles, le tout sous une grande couronne ;


légende " REGIS.SACRA.FOEDERE.MAGN. "



Le revers de ce jeton reprend le type d'un jeton d'Henri IV émis pour commémorer le renouvellement de l'alliance franco-suisse. Le graveur Wolf Lauffer II officia dans les ateliers de Nuremberg de 1612 à 1651 et il semble raisonnable d'après le portrait du roi de situer ce jeton dans les années 1615-1625.




Louis XIII, roi de France & de Navarre
Louis XIII, roi de France & de Navarre :



laiton ; 21,4 mm

atelier indéterminé ; graveur indéterminé

daté 1615 ; non signé

F 12080 / M 3187

collection personnelle



a/ écus accolés de France et de Navarre entourés du collier de l'Ordre du Saint-Esprit et timbrés d'une grande couronne fermée, un H & un M entrelacés posés sur un rameau sous les écus ;


titulature " LVD.XIII.D:GR.FRAN - CORVM.ET.NA.REX "



r/ un soleil personnifié et une étoile à cinq rais sous une couronne fermée ; à l'exergue " .1615. " ;


légende " HESPER.PHOE - BVS.SEQVITVR "



Ce jeton de petit module est classé comme " très rare ". L'avers présente encore le type des écus accolés accompagnés du monogramme d'Henri IV & Marie de Médicis (H & M entrelacés) mais la titulature est celle de Louis XIII.




Louis XIII - buste adolescent
Louis XIII - buste adolescent :



laiton ; 28 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Nicolas Briot

non daté ; non signé

GP 68i / M 3197

collection personnelle



a/ buste cuirassé, drapé & lauré de Louis XIII à droite portant la fraise ; dessous une rose avec sa tige ;


légende " CARA*DEO*SOBOLES. " avec ponctuation intermédiaire par des rosettes.



r/ écus accolés de France & de Navarre sous une grande couronne fermée, un H & un M entrelacés et couronnés posés sur deux rameaux en sautoir sous les écus, le tout ceint des deux colliers des ordres du roi ;


titulature " LVDOVICVS.XIII.D:GR _ FRANC.ET.NAVA.REX "



Le buste figurant sur ce jeton, bien que non signé, peut être attribué avec certitude à Nicolas Briot par son style. Sa date d'émission peut être quant à elle placée en 1615. Notez au revers, les deux écus accolés au type d'Henri IV accompagnés de la titulature de Louis XIII.