Jetons de l'Ancien Régime

Jetons de l'Ancien Régime

noblesse et gentilshommes du royaume


Jean Phélypeaux, seigneur de Villesavin
Jean Phélypeaux, seigneur de Villesavin :



laiton ; 26 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1632 ; non signé

variante de F 8236 / C 3962 / M 2724

collection Matthias De La Vegas



a/
écu aux armes de Jean Phélypeaux timbré d'un heaume à grille lambrequiné ;


titulature " * I . PHELYPEAVX . SIEVR . DE . VILLESAVIN " avec rosette initiale



r/
sur un piédestal, une vasque remplie d'eau surmontée d'une fleur de lys ; à l'exergue " 1632 " ;

légende " TRANQVILLITATE . FIT . SPECVLVM "



Jean Phélypeaux,
seigneur de Villesavin, comte de Buzançais, fut conseiller du roi Henri IV et secrétaire des commandements de la reine Marie de Médicis avant d'être nommé maître ordinaire à la Chambre des comptes de Paris et conseiller d’Etat sous le règne de Louis XIII; Ses armoiries sont un écartelé aux 1 & 4 d'azur, semé de quartefeuilles d'or, au franc quartier d'hermine et aux 2 & 3 d'argent à trois lézards de sinople. Cet exemplaire présente un diamètre réduit ( - 2 mm ) par rapport aux types de référence.




Maurice de Nassau, prince d'Orange
Maurice de Nassau, prince d'Orange :



laiton ; 28,2 mm

atelier : Nuremberg ; graveur : Hans Krauwinckel II

non daté ; signé .H.K.

F 11403 / M 1000-466

collection personnelle



a/ buste cuirassé & fraisé de Maurice de Nassau à droite ;


titulature " *MAVRITIVS.P.AVR.CO.NASS.CAT.MARC " avec rosette initiale.



r/ un grand cèdre avec une souche à son pied ; initiales ".H.K. " à l'exergue ;


légende " *TANDEM.FIT. SVRCVLVS.ARBOR* " avec rosettes initiale & terminale



Maurice naît le 14 novembre 1567 à Dillenburg en Allemagne avec le titre de prince héritier de Nassau. Fils du prince Guillaume Ier d’Orange-Nassau (1533-1584) et d'Anne de Saxe (1544-1577), il fut l'artisan principal de l'unification des mouvements de rébellion contre l'Espagne contribuant ainsi grandement à la réussite de la révolution néerlandaise. Lorsque son père Guillaume Ier est assassiné en 1584, il se voit aussitôt élu président du conseil d'État de l'Union et en 1585, est nommé stathouder des provinces de Hollande et de Zélande, puis en 1589 de celles de Gueldre, d'Utrecht et d'Overijssel. Il mène plusieurs campagnes victorieuses contre les troupes espagnoles jusqu'en 1592 et conclut en 1596 avec la France et l'Angleterre l'alliance dite " de La Haye ". Cependant, la principauté d'Orange lui échappe pour échoir à son frère aîné Philippe-Guillaume d'Orange. Maurice aspire dès lors au pouvoir absolu et fait avaliser par le synode de Dordrecht (1618) toutes les mesures qui lui semblent nécessaires à son ascension y compris la mise à mort des principaux chefs de l'opposition. A la mort de son frère Philippe-Guillaume en février 1618, il obtient finalement le titre de Prince d'Orange. En 1621, il reprend la guerre contre l'Espagne, mais ne parvient pas à briser le blocus de Breda, ni à prendre le port d'Anvers. Il meurt à La Haye le 23 avril 1625. Ce très rare jeton, bien que fabriqué au nom d'un prince néerlandais, a tout à fait sa place parmi les jetons français puisque Maurice de Nassau y est présenté en tant que prince d'Orange. Sa titulature permet d'ailleurs de le dater des années 1618 à 1625.





Anne-Marie-Louise d'Orléans, Mademoiselle de Montpensier
Anne-Marie-Louise d'Orléans, Mademoiselle de Montpensier :



cuivre ; 28 mm

atelier indéterminé ; graveur indéterminé

daté .1635. à l'avers et .1637. au revers ; non signé

F 10870 / M 3076

collection personnelle



a/ une branche de grenadier portant un fruit éclaté sous une grande couronne fermée, à l'exergue " .1635. " ;


légende " .TOT SEDES VNICA FIRMAT. "



r/
une foi tenant deux palmes, une colombe posée sur chaque main, dessous un homme assis sur un monticule accompagné d'un chien ; à l'exergue " .1637. " ;


légende " VBI - FIDES - IBI - AMOR "



Anne-Marie-Louise d’Orléans naît le 29 mai 1627 avec les titres de duchesse de Montpensier, dauphine d'Auvergne, comtesse d'Eu et de Mortain et princesse de Joinville et de Dombes. Fille de Gaston d'Orléans et de Marie de Bourbon et petite-fille du roi Henri IV, l'Histoire la désigne sous le titre de La Grande Mademoiselle, qu'elle tient de son père, Gaston de France, qui portait celui de Monsieur en tant que frère cadet du roi Louis XIII. Gaston intriguant ostensiblement contre le pouvoir royal et surtout son représentant, le cardinal de Richelieu, elle est longtemps tenue à l'écart de la cour et ne sera  présentée à son oncle Louis XIII qu'après la mort du cardinal. Cependant, elle rejoint bientôt son père dans le clan des Frondeurs et le 27 mars 1652 entre dans Orléans menacé par les troupes royales. Lors de la bataille du faubourg Saint-Antoine, elle fait tirer les canons de la Bastille sur les troupes royales pour sauver son cousin le prince de Condé. Cette prise de parti lui vaudra trois ans d'exil en Bourgogne où elle se lance dans l'écriture de ses mémoires. La duchesse revient à la Cour en 1657 mais elle n'y est pas très populaire, la plupart des courtisans et des princes (dont Louis XIV lui-même) étant jaloux de sa fortune et surtout de ses innombrables possessions. Elle décède le 5 avril 1693 et est inhumée dans le caveau des Bourbons dans l'abbatiale de Saint-Denis.

 



Nathanaël Adam de Sichard, assesseur en élection de Poitiers
Nathanaël Adam de Sichard, assesseur en élection de Poitiers :



laiton ; 27,5 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté .1624. ; non signé

M 2798 / F 8992 / C 5

collection personnelle



a/
écu aux armes de la famille Adam de Sichard dans une couronne de lauriers ; à l'exergue sur deux lignes, la devise de la famille " .MORT.ET. / .MERCY. " ;


titulature " NATH.ADAM.CONerASSESSrEN.LELECon.DE.POICTsr "



r/
au milieu d'un paysage de prairie avec deux montagnes en arrière-plan, la Concorde couronnée, debout sur un piédestal orné d'instruments de musique, tenant deux coeurs dans la main droite et un amour qu'elle nourrit au sein sur le bras gauche, la scène inscrite dans un cercle ; à l'exergue " .1624. " ;


légende " *CONCORDIA.NVTRIT.AMOREM* " avec rosettes initiale & terminale



Nathanaël Adam de Sichard était dès 1601 le secrétaire de Jeanne de Saulx-Tavannos. Il fut également successivement sénéchal de Sereigny, Vivonne & Clavières ainsi que conseiller et assesseur des élections de Poitiers. En 1622, il fut emprisonné à La Rochelle par les protestants assiégés et ne fut relaxé qu'après la libération par le comte de la Rochefoucauld de plusieurs artisans rochelais que ce dernier avait engeôlés. Les Adam de Sichard portent d'or à trois pommes versées et à une croix latine sommant la pomme en pointe et surmontant les deux autres de sa traverse, le tout de gueules.




Anne-Marie-Louise d'Orléans, Mademoiselle de Montpensier
Anne-Marie-Louise d'Orléans, Mademoiselle de Montpensier :



cuivre ; 28 mm

atelier indéterminé ; graveur indéterminé

daté 1635 ; non signé

M 3075 / F 10869

collection personnelle



a/ une branche de grenadier portant un fruit éclaté sous une grande couronne fermée, à l'exergue " 1635 " entre deux rosettes ;


légende " TOT SEDES VNICA FIRMAT " entre deux rosettes



r/
dans un cercle de grènetis, une portion de ciel étoilé perçant les nuages au-dessus d'un pré fleuri ;


légende " ABSENTIS LVCE REFVLGENT " avec rosette initiale entre deux points



Anne-Marie-Louise d’Orléans naît le 29 mai 1627 avec les titres de duchesse de Montpensier, dauphine d'Auvergne, comtesse d'Eu et de Mortain et princesse de Joinville et de Dombes. Fille de Gaston d'Orléans et de Marie de Bourbon et petite-fille du roi Henri IV, l'Histoire la désigne sous le titre de La Grande Mademoiselle, qu'elle tient de son père, Gaston de France, qui portait celui de Monsieur en tant que frère cadet du roi Louis XIII. Gaston intriguant ostensiblement contre le pouvoir royal et surtout son représentant, le cardinal de Richelieu, elle est longtemps tenue à l'écart de la cour et ne sera  présentée à son oncle Louis XIII qu'après la mort du cardinal. Cependant, elle rejoint bientôt son père dans le clan des Frondeurs et le 27 mars 1652 entre dans Orléans menacé par les troupes royales. Lors de la bataille du faubourg Saint-Antoine, elle fait tirer les canons de la Bastille sur les troupes royales pour sauver son cousin le prince de Condé. Cette prise de parti lui vaudra trois ans d'exil en Bourgogne où elle se lance dans l'écriture de ses mémoires. La duchesse revient à la Cour en 1657 mais elle n'y est pas très populaire, la plupart des courtisans et des princes (dont Louis XIV lui-même) étant jaloux de sa fortune et surtout de ses innombrables possessions. Elle décède le 5 avril 1693 et est inhumée dans le caveau des Bourbons dans l'abbatiale de Saint-Denis.

 


Louis de Gonzague & Henriette de Clèves
Louis de Gonzague & Henriette de Clèves :



laiton ; 28 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1622 ; non signé

M 3010 / F 10423

collection personnelle



a/
écu aux armes de Louis & Henriette timbré d'une couronne fleuronnée et ceint du collier de l'Ordre de saint-Michel, " FIDES " au-dessus de la couronne, " OLYMPOS " en caractères grecs en-dessous ;


titulature " .LVD.GONZAGA.ET.HENRI - CA.CLIVEN.DUC.NIVERN. "



r/
un autel marqué du millésime, au-dessus le nom rayonnant de dieu en caractères hébreux entouré de nuages d'où tombe la manne céleste ;


légende " IN.FERVORE.CHARITATIS.GRAM.DNI.EXPECTAM "



Ce jeton qui est postérieur au décès de Louis (1595) et d'Henriette (1601) a été frappé aux mêmes types pendant une très longue période puisque ces émissions posthumes se sont poursuivies au moins jusqu'au milieu du XVIIIe siècle sous l'égide de la fondation des "Filles-Madame". Cette fondation charitable fut créée par Louis de Gonzague & Henriette de Clèves dans le but de fournir chaque année à soixante jeunes filles pauvres et sages une dot d'un montant de 50 livres.


(merci à Patryk, membre du forum " le temps des hérauts " pour ces informations).