Jetons de l'Ancien Régime

Jetons de l'Ancien Régime

Mariage d'Henriette Marie de Bourbon & Charles Ier d'Angleterre

Mariage d'Henriette Marie de Bourbon & Charles Ier d'Angleterre
Mariage d'Henriette Marie de Bourbon & Charles Ier d'Angleterre :



argent ; 23 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1625 ; non signé

F 12036 / M 3118

collection personnelle



a/ bustes affrontés de Charles & Henriette en grande tenue, une nuée rayonnante au-dessus d'eux ;


titulature " CH.MAG.ET.HEN.MA.BRIT.REX.ET.REG. "



r/ un amour marchant à droite un énorme bouquet de lys & de roses dans les mains, des nuées au-dessus de lui ; à l'exergue " .1625. " ;


légende " .FVNDIT.AMOR.LILIA.MIXTA.ROSIS. "



Née le 25 novembre 1609 au palais du Louvre, Henriette Marie de Bourbon est la benjamine des six enfants de Henri IV & Marie de Médicis. Elle est baptisée le 15 juin 1614 en même temps que son frère Gaston et a pour parrain le cardinal de la Rochefoucauld. Son père ayant été assassiné quelques mois seulement après sa naissance, elle est élevée par sa mère et sa grande piété, sa générosité ainsi que son goût prononcé pour les arts lui permettront de briller à la cour malgré son jeune âge. En 1625 son frère Louis XIII offre sa main à Charles Ier, roi d'Angleterre & d'Écosse dans le secret espoir d'un rapprochement avec les protestants anglais. Jusqu'en 1628, Georges Villiers de Buckingham fait barrage entre la reine et le roi, mais après son assassinat, les deux époux se rapprochent. Suite à la naissance de leurs enfants, à partir de 1629 Henriette Marie acquiert beaucoup d'influence sur son mari qu'elle pousse vers une politique autoritaire et centralisatrice, ainsi que vers une plus grande tolérance envers les catholiques. En effet, Henriette, fort pieuse, pratique ostensiblement le catholicisme et elle devient de plus en plus impopulaire car les puritains anglais la soupçonnent de vouloir éradiquer le protestantisme. Cromwell menaçant d'arrêter la souveraine, la famille royale doit même se réfugier un temps à Oxford. Lors de la guerre civile qui s'ensuit, elle profite de son voyage en 1642 dans les Provinces unies où elle accompagne sa fille Marie qui doit épouser Guillaume II d'Orange-Nassau pour réunir des fonds et une petite armée gagnée à la cause royale. Elle revient à Newcastle en février 1643 où elle est accueillie à coups de canons par cinq vaisseaux rebelles. Grâce à l'armée qu'elle a réunie, elle parvient à rejoindre le roi à Oxford mais une nouvelle grossesse éloigne la reine des conflits en juillet 1643. Elle se retire à Exeter pour donner le jour à une fille, Henriette Anne. Après l'accouchement elle est déterminée à rejoindre Paris car le Parlement de Londres offre une prime de  50 000 écus à quiconque rapporterait la tête de la reine. Elle finit par s'embarquer à Plymouth et réussit à s'enfuir.  Elle ne reverra plus jamais le roi son mari, qui sera emprisonné puis condamné à mort comme « tyran » et « traître » et sera décapité le 30 janvier 1649. Marquée par ce deuil, Henriette Marie décide de créer un couvent de la visitation, à Chaillot, dans lequel elle se retirera tout en parachevant l'éducation de ses enfants dans la foi catholique. Quelques années plus tard, elle marie sa fille au frère du futur Louis XIV, Philippe de France, duc d'Orléans. Elle aura la joie de revoir ses fils Charles et Jacques, qui parviennent à s'enfuir d'Angleterre, mais elle perd sa fille Élisabeth, prisonnière des puritains en 1650. La reine veuve reste en France avec sa fille Henriette Anne, tandis que le cardinal Mazarin, principal ministre du jeune Louis XIV, oblige Charles et Jacques à quitter le Royaume afin de ne pas froisser les Anglais avec qui il espère conclure alliance contre l'Espagne. En 1660, Henriette Marie accompagne son fils Charles II à Londres lors de sa restauration et assiste à son mariage avec la princesse catholique Catherine du Portugal. Lors de ses quelques voyages en Angleterre, l'ancienne souveraine parvient à reconquérir le cœur des Anglais mais sa santé fragile et le climat anglais la poussent à rentrer en France pour se retirer dans son monastère de Chaillot où elle s'éteindra le 10 septembre 1669.








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