Jetons de l'Ancien Régime

Jetons de l'Ancien Régime

Les inclassables



Suite au nombre croissant de demandes d'identifications, nombre d'entre vous me proposent d'utiliser leurs jetons pour enrichir mon site...



Malheureusement, étant donné le choix que j'ai fait d'adopter un classement chronologique par règnes,  nombreux sont les jetons qu'il m'est impossible d'intégrer aux galeries photos par défaut de datation précise. Or, ces jetons sont aussi intéressants et ont circulé durant la période qui m'intéresse.



J'ai donc décidé de créer cette galerie des " inclassables " ou trouveront place tous ces jetons à la datation trop lâche. Ce classement pourra bien sûr être temporaire dans le cas où de nouvelles données permettraient de préciser une datation...



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jeton banalisé au type de la Chambre des comptes de Bourgogne
jeton banalisé au type de la Chambre des comptes de Bourgogne :



bronze ; 26 mm

atelier : Tournai (?) ; graveur indéterminé

non daté ; non signé

F 9680 (var) / M 1000-253 (var)

collection M. Rousmans



a/ un briquet projetant des étincelles au-dessus de bâtons enflammés ;


légende " + VIVE*BOVRGONGNE*VIVE* " ponctuée par des fleurettes sur tige couchées



r/ croix fleuronnée cantonnée de trèfles tombant du cercle qui l'enserre ;


légende " + GETTES*SEVREMENT*GETTES* " ponctuée de fleurettes sur tige couchées



ce beau jeton au type immobilisé anonyme reprend un type de la Chambre des comptes de Bourgogne et a été décliné en une trentaine de variantes différant tant par les détails de la scène de l'avers ou de la croix du revers que par les légendes. Cet exemplaire présente d'ailleurs une variante de  légende de revers inédite chez Feuardent et Marinèche. Dans la documentation, ce type est généralement rapporté à Jean sans peur, attribution initialement proposée par Feuardent et reprise sans discussion depuis mais si l'on se fie aux exemplaires découverts en contextes bien datés lors de fouilles archéologiques, il est certain qu'il apparaît dès le règne de Philippe le hardi et que son utilisation se prolonge au-delà de celui de Marie de Bourgogne. Il semble donc présomptueux à ce jour de prétendre attribuer ce jeton à un duc de Bourgogne en particulier.




Office de la vènerie
Office de la vènerie :



bronze ; 22,5 mm

atelier : Tournai ; graveur indéterminé

non daté ; non signé

M 366

collection Romain B.



a/ une grande fleur de lys remplie de hachures croisées


anépigraphe



r/ une rencontre de cerf de face


anépigraphe



Sous l'Ancien Régime, l'Office de la vènerie, faisant partie de la Maison du Roi, avait pour prérogatives de gérer les domaines alloués aux chasses royales et le cheptel de gibier qui s'y trouvait. Les officiers de la vènerie étaient également mandatés pour lutter contre le braconnage et avaient droit de justice en ce domaine. Les jetons de l'Office de la vènerie constituent une série réduite où sont figurés les types de gibier appréciés à l'époque ( cerf, sanglier, lièvre, loup & ours). Toujours anépigraphes, ces jetons apparaissent au début du XIVème siècle sous le règne de Philippe VI qui, en réorganisant les services de la Maison du roi y adjoignit l'Office de la vènerie. Leur usage a au moins perduré jusqu'à la fin du XVème.




Greffiers du Châtelet
Greffiers du Châtelet :



argent ; 28,5 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

non daté ; non signé

F 3238

collection personnelle



a/ un siège de justice fleurdelisé au dossier orné d'une scène de crucifixion accosté de deux cartouches fleurdelisés enserrant une balance (à droite) et un sceptre & une main de justice posés en sautoir (à gauche) ; " GREFFIERS DU / CHATELET " sur deux lignes à l'exergue ;


légende " JUSTITIA PRAEPARATIO SEDIS EJUS ", A & E liés



r/ sortant d'une nuage, une main tenant une plume ; deux palmes posées en sautoir à l'exergue ;


Légende " FIDA ET VELOX "



Ce type, probablement initié dans les dernières années du règne de Louis XIV a été frappé pendant tout le XVIIIe siècle sous les règnes de Louis XV & Louis XVI. L'utilisation des U dans les légendes indique de toute façon une frappe postérieure à 1700. Dès 1320, une ordonnance royale instituait la charge de registratores. Ces derniers avaient un statut de clerc et avaient pour fonction principale de garder les registres de la Cour de justice et bien sûr de veiller au secret de la Cour. Une nouvelle ordonnance royale du 4 janvier 1538,  remplace les registratores par les greffiers du Châtelet. Au nombre de quatre, ils avaient les mêmes fonction d'enregistrement des décisions de la Cour, de tenue des registres et étaient bien sûr également tenus au secret. Le Châtelet, restera le siège principal de la police du royaume et de la Cour de justice jusqu'en 1791.




Municipalité de Rennes
Municipalité de Rennes :



argent ; 29 mm

atelier indéterminé ; graveur indéterminé

non daté ; non signé

F 8810

collection personnelle



a/ écu ovale aux armes de la ville de Rennes dans un cartouche ornementé timbré d'une couronne perlée et supporté par deux lévriers portant autour du cou un foulard décoré d'hermines ;


légende " ADMINISTRATION MUNICIPALE "



r/ écu échancré aux armes de Bretagne dans un cartouche ornementé agrémenté de guirlandes végétales et timbré d'une couronne fleuronnée ;


légende " HONORIFICUM MUNUS "



Ce type anonyme et non daté a certainement été frappé pendant une longue période et est difficilement datable. Tout ce que l'on peut dire, c'est que l'utilisation du U dans les légendes indique une fabrication postérieure à 1700. La ville de Rennes porte un Palé d'argent et de sable de six pièces, au chef d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine de sable. Les armes de Bretagne présentes au revers sont quant à elles d'hermine plain.