Jetons de l'Ancien Régime

Jetons de l'Ancien Régime

corporations & corps de métiers


Serruriers de Paris
Serruriers de Paris :



argent ; 28 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Benjamin Duvivier

non daté ; non signé

réf. F5333 / L. 5484 /G.P. 744b

collection personnelle



a/ buste habillé de Louis XVI à droite portant le cordon de l'Ordre du saint esprit ;


titulature " LUDOV. XVI. REX. CHRISTIANISS. "



r/ écu aux armes des serruriers de Paris dans un cartouche ovale festonné sommé d'une palmette et orné de guirlandes végétales ;


pas de légende circulaire



Le type de revers aux armes de la corporation des serruriers parisiens a été initié sous Louis XV et a connu de nombreuses émissions sous son règne et celui de son successeur. Par comparaison, l'attribution du buste à Benjamin Duvivier ne fait aucun doute et permet de dater cette émission de l'année 1777. Initialement rattachés aux métalliers, les serruriers de Paris s'en détachent progressivement dès le XIIIe siècle par la publication de leurs statuts dans le " livre des métiers " d' Etienne Boileau mais ce n'est qu'à partir de 1391 que les serruriers seront déclarés communauté distincte sous le contrôle du maréchal royal assisté de quatre jurés. Les statuts de la corporation seront modifiés en 1650 pour prendre leur forme définitive et fixer les conditions d'accession au métier ainsi que les règles de la profession et les exigences de qualité des ouvrages. La corporation des serruriers de Paris porte De gueules, à deux clefs l'une d'argent et l'autre d'or, adossées et passées en sautoir, liées d'un ruban d'azur, au chef de même, semé de fleurs de lis d'or, chargé d'une table couverte d'un tapis fleurdelisé, sur laquelle il y a un sceptre et une main de justice, passés en sautoir, et une couronne royale, le tout d'or, ce chef soutenu d'un bandeau d'argent chargé de la devise " SECURITAS PUBLICA ", en lettres capitales de sable.




Corroyeurs & porteurs de châsse de saint Merry
Corroyeurs & porteurs de châsse de saint Merry :



laiton ; 28 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Benjamin Duvivier

daté 1755 ; non signé

réf. GP 744B

collection personnelle



a/ buste cuirassé & drapé de Louis XVI à droite portant le cordon de l'Ordre du saint esprit, les cheveux maintenus par un ruban ;


titulature " LUDOV.XVI. - REX CHRISTIANIS "



r/ quatre bourgeois marchant à droite portant la châsse de saint Merry sur un brancard ; deux outils de corroyeur posés en sautoir à l'exergue ; " 1755 " dessous ;


légende " Mt.CORROYEURS PORTEURS DE LA CHASSE DE St. MERRY "



Ce jeton de la corporation des corroyeurs semble bien plus rare en laiton qu'en argent et est inédit dans la plupart des ouvrages de référence. Le buste figurant sur cet exemplaire, bien qu'anonyme, est sans équivoque l'œuvre de Benjamin Duvivier et fait son apparition en 1777. Les corroyeurs font partie des travailleurs du cuir. Selon l'usage auquel on le destinait, le cuir subissait différentes manipulations. Le cuir fort pouvait être utilisé directement après le tannage sans traitement particulier ; il s'utilisait principalement pour fabriquer des semelles de chaussures, des courroies rigides pour le bâtiment ou le harnachement, des sacs de transport, etc. Mais pour tous les autres usages, ce cuir devait subir de nombreuses manipulations et différents traitements à base de produits plus ou moins agressifs afin d'acquérir de la souplesse tout en gardant sa solidité et son imperméabilité. Toutes ces opérations étaient le travail des corroyeurs. Concernant leur rôle dans le transport de la châsse de saint Merry, il faut savoir qu'il était de coutume de confier cette tâche à des corporations auxquelles ce rôle pouvait être octroyé pour une période plus ou moins longue. Il semble cependant que dans le courant du XVIIIème siècle, l'habitude fut prise de monnayer cette prérogative et certaines corporations parmi les plus riches, jalouses de ce privilège prirent dès lors le devant de la scène. La corporation des corroyeurs qui nous occupe ici s'était arrogé cette prérogative en 1755 (date figurant sur ce jeton) et semble l'avoir gardée jusqu'à la révolution. Bien sûr, les paroisses et les processions de reliques étaient suffisamment nombreuses à l'époque pour satisfaire toutes les grandes corporations et bien que la concurrence était souvent rude entre elles, la paix sociale ne fut jamais mise en danger par cette compétition amicale.





Marchands de vins
Marchands de vins :



argent ; 28 mm

atelier indéterminé ; graveur : Benjamin Duvivier

non daté ; signé D.V.

F5400

collection albert



a/
écu ovale aux armes des gardes marchands de vins dans un cartouche parcheminé orné de feuilles d'acanthe & de trois rosettes et timbré d'une conque ; à l'exergue sur deux lignes " LES GARDES / MARCHANDS DE VINS. " ;


légende " AEQUATIS IBUNT ROSTRIS. "



r/
une grande coupe posée sur un autel orné d'une tête d'angelot et d'une guirlande végétale, initiales " D.V. " sur la base de l'autel ; dessous, deux sarments de vigne chargés de grappes passés en sautoir dans une couronne végétale ;


légende " REGUM MENSIS ARISQUE DEORUM. "



Comme c'est souvent le cas pour les jetons de corporations, cet exemplaire correspond à un type immobilisé sans millésime. Au gré des frappes successives, quelques détails varient sur ces jetons suite à la fabrication de coins neufs pour remplacer les coins usés ou abîmés par une trop longue utilisation. Sur cet exemplaire, seule la présence des initiales du graveur permet de l'attribuer avec certitude au règne de Louis XVI mais sans qu'il soit possible de le dater avec plus de précision.




Les six corps des marchands de Paris
Les six corps des marchands de Paris :



argent ; 31 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Monié

daté .1780. ; signé MONIÉ .

F 4794 / GP 724a

collection P.B.



a/
tête nue de Louis XVI à droite ; signature " MONIÉ . " dessous ;


titulature " LUD . XVI . REX . CHRISTIANISS. "



r/
Hercule, assis à gauche sur la peau du lion de Némée tentant de briser un faisceau, à l'horizon les colonnes d'Hercule ; la scène inscrite dans un cercle ; sur trois lignes à l'exergue " LES. SIX. CORPS. DES. / .MARCHANDS. / .1780. " ;


légende " .VINCIT. CONCORDIA. FRATRVM. "



Ce jeton, fabriqué à l'instigation des six corps des marchands de Paris, est le seul exemple connu dont le buste d'avers est signé par Monié, graveur dont nous ne connaissons d'ailleurs rien, même pas son prénom.