Jetons de l'Ancien Régime

Jetons de l'Ancien Régime

Corroyeurs & porteurs de châsse de saint Merry

Corroyeurs & porteurs de châsse de saint Merry
Corroyeurs & porteurs de châsse de saint Merry :



laiton ; 28 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Benjamin Duvivier

daté 1755 ; non signé

réf. GP 744B

collection personnelle



a/ buste cuirassé & drapé de Louis XVI à droite portant le cordon de l'Ordre du saint esprit, les cheveux maintenus par un ruban ;


titulature " LUDOV.XVI. - REX CHRISTIANIS "



r/ quatre bourgeois marchant à droite portant la châsse de saint Merry sur un brancard ; deux outils de corroyeur posés en sautoir à l'exergue ; " 1755 " dessous ;


légende " Mt.CORROYEURS PORTEURS DE LA CHASSE DE St. MERRY "



Ce jeton de la corporation des corroyeurs semble bien plus rare en laiton qu'en argent et est inédit dans la plupart des ouvrages de référence. Le buste figurant sur cet exemplaire, bien qu'anonyme, est sans équivoque l'œuvre de Benjamin Duvivier et fait son apparition en 1777. Les corroyeurs font partie des travailleurs du cuir. Selon l'usage auquel on le destinait, le cuir subissait différentes manipulations. Le cuir fort pouvait être utilisé directement après le tannage sans traitement particulier ; il s'utilisait principalement pour fabriquer des semelles de chaussures, des courroies rigides pour le bâtiment ou le harnachement, des sacs de transport, etc. Mais pour tous les autres usages, ce cuir devait subir de nombreuses manipulations et différents traitements à base de produits plus ou moins agressifs afin d'acquérir de la souplesse tout en gardant sa solidité et son imperméabilité. Toutes ces opérations étaient le travail des corroyeurs. Concernant leur rôle dans le transport de la châsse de saint Merry, il faut savoir qu'il était de coutume de confier cette tâche à des corporations auxquelles ce rôle pouvait être octroyé pour une période plus ou moins longue. Il semble cependant que dans le courant du XVIIIème siècle, l'habitude fut prise de monnayer cette prérogative et certaines corporations parmi les plus riches, jalouses de ce privilège prirent dès lors le devant de la scène. La corporation des corroyeurs qui nous occupe ici s'était arrogé cette prérogative en 1755 (date figurant sur ce jeton) et semble l'avoir gardée jusqu'à la révolution. Bien sûr, les paroisses et les processions de reliques étaient suffisamment nombreuses à l'époque pour satisfaire toutes les grandes corporations et bien que la concurrence était souvent rude entre elles, la paix sociale ne fut jamais mise en danger par cette compétition amicale.








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