Jetons de l'Ancien Régime

Jetons de l'Ancien Régime

administrations royales



Conseil du roi - prise de Montmédy
Conseil du roi - prise de Montmédy :


cuivre ; 27 mm
atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1658 ; non signé

réf. F.7823 / L.176

collection personnelle



a/ écu aux armes de France timbré d'une grande couronne fermée et ceint des deux colliers des Ordres du roi ;


légende " .NIL.NISI. - .CONSILIO. "



r/ la forteresse de Montmédy au sommet de son promontoire, un grand lys en fleur au sommet, deux autres sur les pentes ; date " .1658. " à l'exergue ;


légende " .NASCVNTVR.VBIQVE. "



Créé par une ordonnance de Charles VIII en 1497 confirmée par Louis XII en 1498, le Conseil du roi est une assemblée consultative composée d'un ensemble de collèges ayant chacun un champ d'application précis. Le Conseil du roi n'a pas de pouvoir décisionnel, celui-ci demeurant en dernier ressort entre les mains du souverain. Cependant, l'influence du Conseil était prépondérante sur les prises de décisions. La composition de ce conseil a beaucoup varié selon les époques mais ses membres principaux étaient le dauphin (à l'exception des autres princes de sang), des grands du royaumes (laïcs et ecclésiastiques) et des juristes. Ce jeton commémore la prise de Montmédy qui tomba en août 1657 sous l'égide de Vauban et en présence du jeune roi & de son ministre Mazarin. La ville de Montmédy connut une histoire mouvementée, passant successivement sous le contrôle du comté de Chiny, des Pays-bas bourguignon et des Pays-bas espagnol. Suite à la victoire française, la ville fut définitivement rattachée à la France par le traité des Pyrénées de 1659.

 



Louis XIV - Extraordinaire des guerres
Louis XIV - Extraordinaire des guerres :



cuivre ; 28 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Thomas Bernard

daté 1707 ; signé TB

F 735 / GP 472d / L 1-633d

collection personnelle



a/ buste nu de Louis XIV à droite ; monogramme TB dessous :


titulature " LUDOVICUS - MAGNUS REX . "



r/ un sanglier blessé par une flèche allongé entre deux arbres ; à l'exergue sur trois lignes " EXTRAORDINAIRE / DES GUERRES. / 1707. " ;


légende " TERRITAT ET LAESUS . ", A & E liés



Ce beau jeton existe également en argent et en laiton mais il semblerait que les exemplaires sur flans de laiton soient d'une frappe postérieure, probablement d'époque restauration. L'administration de l'Extraordinaire des guerres avait en charge toutes les dépenses exceptionnelles de l'armée lors des conflits.




Louis XIV - Trésor royal, la paix d'Utrecht
Louis XIV - Trésor royal, la paix d'Utrecht :



cuivre ; 28,5 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Thomas Bernard

daté 1713. ; signé TB

F 1993 / L 1699 / GP 470f

collection personnelle



a/ tête nue de Louis XIV à droite ; initiales " TB " en monogramme dessous ;


titulature " LUDOVICUS. MAGNUS REX. "



r/ trois cyclopes forgeant un caducée sur une enclume entourée des attributs des divinités guerrières, un feu de forge en arrière-plan à gauche ; à l'exergue sur 2 lignes " TRESOR ROYAL. / 1713. " ;


légende " SUA CUIQUE MINISTRAT "



Le Trésor royal avait pour principale prérogative de centraliser les recettes de l'état issues des revenus domaniaux et des diverses taxes & impôts et d'organiser leur redistribution aux administrations chargées de gérer les dépenses de l'état et du roi. C'est Philippe IV le bel qui est à l'origine de la création de la Chambre du Trésor royal ; d'abord par la création en 1295 de la charge de trésorier de France, mais surtout par le transfert en 1302 de son trésor, confié jusque là à la garde des chevaliers du Temple, vers le château du Louvre. Ce geste politique fort institua de fait la mainmise directe du roi sur les finances de l'état avec l'aide des trésoriers de la Chambre du Trésor. Ce très beau jeton fut frappé par la Chambre du Trésor pour commémorer la signature de traité d'Utrecht qui mit fin à la guerre de succession d'Espagne. Ce traité comportait en fait deux volets, tous deux signés dans la ville néerlandaise d'Utrecht, le premier entre la France & l'Angleterre le 11 avril 1713, et le second entre l'Espagne & l'Angleterre le 13 juillet de la même année. Le choix de la scène du revers est intéressant dans sa signification puisqu'on y voit trois cyclopes délaissant tous les attributs des divinités guerrières qui jonchent le sol de la forge pour façonner un grand caducée, symbole de paix.




Louis XIV - Bâtiments du roi
Louis XIV - Bâtiments du roi :


cuivre ; 27,4 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1668 ; non signé

F 2986 / GP 266e

collection personnelle



a/ buste cuirassé à la cravate de Louis XIV à droite ;


titulature " LVD.XIIII.D.G. - FR.ET.NAV.REX. "



r/ Athéna casquée debout, appuyée sur sa lance qu'elle tient de la main gauche et tenant dans la main droite divers outils d'architecture, son bouclier à tête de Méduse posé devant elle, sa chouette derrière, un paysage de campagne boisée en arrière-plan ; à l'exergue sur deux lignes " .AEDIF.REG. / 1668 " ;


légende " PVGNAT . ET . - EXCITAT. ARTES "



Le buste du roi ornant ce jeton n'étant pas signé, il est difficile de l'attribuer à un graveur mais le style ne laisse le choix qu'entre Jean Warin et Jean-Baptiste Du Four dont le travail est très proche. Dans la documentation la déesse du revers est généralement identifiée comme étant Minerve mais la présence de la chouette à ses pieds et celle de la tête de Méduse sur son bouclier ne laissent aucun doute sur la fait qu'il s'agit bien d'Athéna. Ce jeton ne semble pas avoir été frappé pour une occasion particulière.




Louis XIV - Bâtiments du roi
Louis XIV - Bâtiments du roi :



argent ; 29 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Thomas Bernard

daté 1715 ; signé TB

F 3087 / GP 470i

collection personnelle



a/
tête nue de Louis XIV à droite ; initiales " TB " liées dessous ;


titulature " LUDOVICUS. - MAGNUS REX. "



r/
la façade du pavillon de la Samaritaine ; " BASTIMENS DU ROY / 1715 " sur deux lignes à l'exergue ;


légende " UT PROSIT - ET ORNET "



Ce très beau jeton commémore la remise en service de la pompe de la samaritaine. Destinée a alimenter les bassins du jardin des Tuileries en pompant les eaux de la Seine, celle-ci était abritée dans un bâtiment construit sur pilotis en aval du Pont-neuf. L'ensemble fut édifié par un architecte et ingénieur flamand nommé Lintlaer à l'initiative de Henri IV. Elle fut inaugurée en 1608 et c'est sa façade côté Pont-neuf qui lui donna son nom puisqu'on pouvait y admirer un groupe de statues de bronze doré représentant le christ et la samaritaine devant le puits de Jacob. Le pavillon était sommé d'un clocheton abritant une horloge et un carillon sonnant les heures. Le système de pompe fonctionnait exclusivement grâce à une roue à aubes actionnée par le courant et permettait d'élever l'eau d'une vingtaine de mètres. Victime du temps et de plusieurs crues du fleuve, le bâtiment subit de nombreuses avaries et le carillon ne fonctionnait déjà plus au début du règne de Louis XIV. Plusieurs campagnes de restaurations mineures eurent lieu au cours du XVIIe siècle pour maintenir la pompe et son pavillon en état et ce fut finalement Louis XIV qui décida une rénovation complète. La pompe fut remise en service en 1715 ; événement qui justifia la frappe de ce jeton ; mais les travaux sur le pavillon se poursuivirent jusqu'en 1719. Diverses campagnes de travaux coûteuses permirent son fonctionnement pendant encore presqu' un siècle et ce n'est finalement qu' en 1813 que le bâtiment entier fut détruit. Le souvenir de ce prodige d' ingénierie hydraulique reste dans les mémoires des parisiens grâce au grand magasin qui prit son nom bien des années après sa disparition : La Samaritaine. Ce jeton est probablement le dernier du règne émis pour l'administration des Bâtiments et le buste qui y figure apparaît seulement en 1714.




Louis XIV - Trésor royal
Louis XIV - Trésor royal :



cuivre ; 26,8 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté .1674. ; non signé

F 1875 / GP 280

collection personnelle



a/
buste cuirassé à la cravate de Louis XIV à droite ;


titulature " .LVD.XIIII.D.G. - .FR.ET.NAV.REX. "



r/ un olivier au milieu d'une prairie ; à l'exergue " .TRESOR ROYAL. / .1674. " ;


légende " .IE.RECOMPENSE.LA.VERTV. "



Le Trésor royal avait pour principale prérogative de centraliser les recettes de l'état issues des revenus domaniaux et des diverses taxes & impôts et d'organiser leur redistribution aux administrations chargées de gérer les dépenses de l'état et du roi. C'est Philippe IV le bel qui est à l'origine de la création de la Chambre du Trésor royal ; d'abord par la création en 1295 de la charge de trésorier de France, mais surtout par le transfert en 1302 de son trésor, confié jusque là à la garde des chevaliers du Temple, vers le château du Louvre. Ce geste politique fort institua de fait la mainmise directe du roi sur les finances de l'état avec l'aide des trésoriers de la Chambre du Trésor.
Le buste ornant ce jeton pourrait être attribué soit à François Warin soit à Jean-Baptiste Du Four mais leur travail étant très proche, il est impossible de trancher en l'absence de signature.





Louis XIV - Bâtiments du roi
Louis XIV - Bâtiments du roi :



cuivre ; 27 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Joseph Roëttiers

daté .1684. ; signé R

F 6033 / GP 358c

collection personnelle



a/ buste drapé de Louis XIV à droite ; initiale " R " dessous ;


titulature " LVDOVICVS. - MAGNVS.REX "



r/ vue de la machine de Marly et de la Seine vers l'amont ; à l'exergue sur trois lignes " .BASTIMENTS. / .DV ROY. / .1684. " ;



légende " VICTIS HOSTIBVS VICIT NATVRAM "



Lors de la construction du palais de Versailles, le problème de l'alimentation en eau des nombreux bassins agrémentant les jardins se posa d'emblée. Colbert, en charge du chantier confia cette tâche à Arnold de Ville, jeune bourgeois de Huy qui avait déjà  réalisé une machine pour alimenter le château du Val en forêt de Saint-Germain. Pour construire cette nouvelle machine, Arnold de Ville, qui n'avait pas de compétences techniques, fit appel à deux Liégeois : Rennequin Sualem, maître charpentier et mécanicien et son frère Paulus. Le problème n'était pas tant les quelques kilomètres séparant Versailles de la Seine mais bien les 150 mètres de dénivelé à franchir.  Après quelques recherches le choix se porta sur la commune de Bougival où une partie du cours de la Seine fut déviée du lit principal afin de pouvoir y construire l'énorme machinerie sans gêne pour la navigation. Les travaux mobilisèrent quelques 1800 ouvriers et nécessitèrent près de 100 000 tonnes de bois, 17 000 tonnes de fer et 800 tonnes de plomb... Le chantier commença en juin 1681 par la déviation de la Seine et la construction de la machine proprement dite débuta à la fin de cette même année. Le 14 juin 1682, lors d'une démonstration en présence du roi, l'eau put être acheminée en haut du coteau et la machine fut finalement inaugurée le 13 juin 1684 par Louis XIV lui-même en présence de la cour. L'aqueduc de Louveciennes fut quant à lui achevé en 1685 et l'ensemble des travaux, trois ans plus tard, en 1688. Le coût total du chantier fut de 5,5 millions de livres tournois couvrant les travaux de construction de la machine proprement dite, des bâtiments, des aqueducs et bassins, la fourniture des matériaux ainsi que les salaires des ouvriers et artisans. A la fin des travaux, Rennequin Sualem fut nommé Premier ingénieur du Roy et anobli. Arnold de Ville profita également de cette réussite et se hissa dans l'aristocratie de son temps. Prouesse technique s'il en est pour son époque, la machine de Marly fut cependant rapidement déclassée en raison du coût trop important de son entretien et des nombreuses réparations qu'elle demandait suite aux embrasements régulièrement provoqués par les frictions des rouages en bois du mécanisme. Malgré tous ces problèmes, elle fonctionna pendant 133 ans et ne fut définitivement détruite qu'en 1817 pour être remplacée par une machinerie plus moderne. Ce jeton est un document d'autant plus intéressant que rien ne subsiste de la machine de Marly proprement dite si ce n'est quelques dessins, gravures  & tableaux.



 


Louis XIV - Bâtiments du roi
Louis XIV - Bâtiments du roi :



laiton ; 25 mm

atelier indéterminé ; graveur : Lazarus Gottlieb Lauffer

non daté ; signé LGL.

F 3057

collection personnelle



a/ tête nue de Louis XIV à droite ; initiales " LGL. " dessous ;


titulature " LVDOVICVS. _ MAGNVS.REX. "



r/ un arc, une massue et une peau de lion appuyés sur un muret devant un jardin planté de grands arbres ; à l'exergue " EDIFICIA REGIA. " souligné par un rinceau végétal ;


légende " ET SVNT OTIA DIVIS. "



D'après le portrait, ce jeton pourrait dater des premières années du XVIIIe siècle. L'utilisation des V en lieu & place des U dans les légendes à cette époque ainsi que le guillochis caractéristique formant listel, semblent indiquer une production des ateliers de Nuremberg mais cela reste à confirmer...





Louis XIV - Conseil du roi
Louis XIV - Conseil du roi :



laiton ; 25 mm

non daté ; signé B.

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Nicolas Briot

Pas de référence trouvée

collection personnelle



a/ buste enfantin cuirassé, drapé & lauré de Louis XIV à droite ; initiale " B. " dessous ;


titulature " LVD.XIIII.D.G. - FR.ET.NAV.REX. "



r/ écu aux armes de France timbré d'une couronne fermée et ceint du double collier des Ordres du roi ;


légende " NIL.NISI. - CONSILIO. "



Le buste enfantin ornant ce jeton est inédit dans la monographie de Guéant & Prieur et constitue une nouvelle variante du type GP 204. Au même titre que les autres bustes de ce type dus à Nicolas Briot, celui-ci devrait dater des années 1644 - 1645.




Conseil du roi - Louis XIV en Hercule
Conseil du roi - Louis XIV en Hercule :



cuivre ; 27,6 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1649 ; non signé

F 189 / M 4016

collection personnelle



a/ écu aux armes de France timbré d'une grande couronne fermée et ceint des deux colliers des Ordres du roi ;


légende " .NIL.NISI. - .CONSILIO. "



r/ le roi en Hercule couronné terrassant l'hydre de sa massue ; à l'exergue " 1649 " ;


légende " ERIT HERCVLE MAIOR "