Jetons de l'Ancien Régime

cuivre ; 28,5 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Joseph Röettiers

daté 1702. ; signé R

F 1021 / GP 446b

collection personnelle

a/ tête laurée de Louis XIV à droite ; initiale " R " dessous ;

titulature " LUDOVICUS. - MAGNUS.REX. "

r/ un dragon crachant du feu allongé au pied d'un arbre dans les branches duquel est accrochée la toison d'or ; à l'exergue " ARTILLERIE / 1702. " ;

légende " CUSTODIT - ET ARCET. "

Le revers de ce très beau jeton a également été utilisé sur un jeton au nom de Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine et grand maître de l'artillerie, lui aussi daté de 1702. Le dragon crachant du feu symbolise bien sûr l'artillerie crachant ses boulets et la toison d'or sur laquelle veille jalousement l'animal représente quant à elle à la fois la richesse du royaume de France et la royauté ; l'une n'allant pas sans l'autre. Le buste ornant l'avers, oeuvre de Joseph Röettiers apparaît en fait en 1701 et semble avoir été utilisé pendant plusieurs années.

argent ; 27,2 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

daté 1683 ; non signé

F 983 (variante) / C 1479

collection personnelle

a/ écu couronné aux armes de Henri de Daillon ceint des deux colliers des Ordres du roi et posé sur un manteau à ses armes, en-dessous deux canons adossés ;

légende " ARTILLERIE . DE . FRANCE "

r/ des canons & mortiers avec ou sans affûts, des barils de poudre, des boulets et un appareil de levage rassemblés dans un pré ; à l'exergue " 1683 " ;

légende " AD ARMA.CONCITANT.IMPERIVMQVE.FRANGENT " avec une fleur couchée en début de légende

Henri de Daillon naît en 1622. Il est comte du Lude, puis duc du Lude, marquis d'Illiers, baron de Briançon et seigneur de Pontgibault. Nommé premier gentilhomme de la chambre du roi en décembre 1653, il succède à Jehan de Souvré, marquis de Courtenvaux, démissionnaire de la charge. En décembre 1661, il devient chevalier des Ordres du roi et à la suite du décès de Jean-Baptiste-Amador du Plessis-Richelieu, il est nommé en 1662 gouverneur et capitaine du château de Saint-Germain-en-Laye, charge qu'il exercera jusqu'à sa mort. Nommé maréchal de camp en 1668, puis lieutenant général des armées du roi en 1670, il reçoit la charge de grand maître de l'artillerie de France en 1669. Il devient également colonel-lieutenant du régiment des fusiliers en 1671 et de celui des bombardiers du roi en 1684. Il meurt sans postérité en son hôtel de l'Arsenal à Paris, le 30 août 1685. Ses armes sont d'azur à la croix engrêlée d'argent et son écu est timbré d'une couronne fleuronnée.

cuivre ; 25,5 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Jacques Nillis

non daté ; signé N

F 7829 / GP 400h

collection personnelle

a/ tête nue âgée de Louis XIV à droite ; initiale " N " dessous ;

titulature " LVDOVICS . - MAGNVS . REX . "

r/ écu ovale aux armes de Montmédy timbré de trois tours et accroché à une hampe plantée entre deux canons entourés d'armes et d'étendards déployés ; à l'exergue sur deux lignes " .MONS.MEDIVS. / .CAPT. " ;

légende " . ARMORVM . - PRIMITIAE . "

Ce jeton a été frappé plusieurs décennies après les faits qu'il commémore puisque le prise de Montmédy eut lieu le 6 août 1657 et que le buste âgé figuré ici apparaît vers 1690. C'est donc cette date qui est traditionnellement donnée à ce type dans les ouvrages de référence. Mais cette datation doit également être remise en question puisque sur le revers figurent les nouvelles armoiries de Montmédy qui sont d’azur à une ville d’or bâtie sur une montagne de sinople, chargée en pointe d’un écusson d’or, couronné de même et chargé d’un lion de sable. Or, nous savons que ces armories ne furent attribuées à Montmédy qu'en 1700 par Charles D’Hozier, au nom du roi de France. Avant cette date, la ville portait un parti burelé de gueules et d’argent de dix pièces (qui est de Los) et d’azur semé de croix recroisetées au pied fiché d’or à deux truites adossées d’argent (qui est de Chiny). Ce jeton, émis lors d'une frappe anniversaire, ne peut donc en aucun cas être antérieur à 1700.

laiton ; 27 mm

atelier : Nuremberg ; graveur : Lazarus Gottlieb Lauffer

non daté ; signé LGL

F 10921 / D 98

collection personnelle

a/ tête laurée de Louis XIV à droite ; initiales " LGL " dessous ;

titulature " LVDOVICVS. - MAGNVS.REX. "

r/ Pallas cuirassée allant à gauche et tenant sur l'épaule droite un grand drapeau aux armes du Languedoc et au bras gauche un bouclier aux armes de France ; à l'exergue " OCCITANIA. " ;

légende " FIDELIS.SEMPERQV - E.PARATA. "

Ce jeton est généralement classé dans la série des Etats du Languedoc mais à mon avis cette attribution est erronée pour deux raisons : d'abord, tous les jetons des Etats portent la mention " COMITIA OCCITANIAE " ce qui n'est pas le cas ici où seule la mention " OCCITANIA " figure à l'exergue du revers et ensuite parce que la scène de revers est copiée d'un jeton daté 1698 et qu'aucune tenue des Etats du Languedoc n'a eu lieu entre 1692 et 1708. Le jeton dont est reprise cette scène (référencé chez Feuardent sous le n° F 10915) commémore en fait la prise de Barcelone en 1697 comme le rappelle la mention " BARCINO CAPTA " figurant à l'exergue de l'avers. Cette copie banalisée de Lazarus Gottlieb Lauffer est donc un assemblage d'un avers classique au nom de Louis le grand avec un revers rappelant le rôle joué par les milices du Languedoc dans le siège et la prise de Barcelone. Tenant compte de ces éléments, il est raisonnable de situer ce jeton entre 1698 & 1700. Quelques traces d'argenture sont visibles au revers sans qu'il soit possible de dire si ce jeton était argenté d'origine ou s'il l'a été postérieurement par un collectionneur.

cuivre ; 25,2 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Jacques Nilis
non daté ; signé N
F 12672a / GP 400d
collection personnelle

a/ tête nue de Louis XIV à droite ; initiale " N " dessous ;

titulature " LVDOVICVS. - MAGNVS.REX. "

r/ une victoire debout à gauche sur une proue de navire tenant une palme et brandissant un foudre ;

légende " .INCENSA .BATAVORVM.CLASSE. "

Daté à partir du portrait du roi du milieu des années 1690, ce jeton commémore la victoire française sur la flotte coloniale hollandaise et la prise de Tobago et de l'île de Gorée par Jean d'Estrée en 1676-77. Il pourrait donc s'agir ici d'une frappe anniversaire de 1696 ou 1697.

cuivre ; 25 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Jacques Nillis

daté D.30.IVN.1692. ; signé N

F 14646 / GP 400h

collection personnelle

a/ tête nue de Louis XIV à droite, initiale " N " dessous ;

titulature " LVDOVICVS. - MAGNVS.REX. "

r/ vue de la ville fortifiée de Namur avec la citadelle sur le grognon en toile de fond ; sur deux lignes à l'exergue " NAMVRCVM CAPT / D.30.IVN.1692. " ;

légende " INVICTISSIMI TRIVMPHATORIS OPVS. "

En 1692, pendant la guerre de la ligue d'Augsbourg, Louis XIV assiste personnellement au siège de Namur sous le commandement du maréchal de Luxembourg et de Vauban, ingénieur en chef du roi. Après un mois de blocus, la garnison capitule le 30 juin 1692 avec les honneurs de la guerre.

cuivre ; 29 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

non daté ; non signé

F 9810 / GP 270bd

collection cathy

a/ buste cuirassé & drapé à la cravate à droite ;

titulature " AMOR.LVDOVICI.XIIII.REG.FRAN.NOBIS.PALLADIVM. "

r/ un lion vaincu couché à gauche ; double volute à l'exergue ;

légende " IAM . SOLITVS . VINCI "

Le poinçon d'avers est très certainement l'oeuvre de François Warin ou de Jean-Baptiste Du Four mais leur travail est tellement proche qu'il est difficile de trancher en l'absence de signature ; par contre le buste peut être daté avec certitude de 1668. Ce revers est utilisé sur un jeton des états daté 1674 et il semble que cet exemplaire faisant référence à la seconde conquête de la Franche-Comté, devrait dater de la même année. .La Franche-Comté avait été conquise une première fois lors de la guerre de Dévolution, en 1668, puis rendue à l’Espagne à l’issue du traité d’Aix-la-Chapelle. De nouveau conquise entre février et mai 1674 (la citadelle de Besançon fut prise le 22 mai 1674), elle demeurera dès lors française.

laiton ; 25 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Jean Warin

non daté ; non signé

F 12482 / GP 224b

collection personnelle

a/ buste juvénile du roi drapé & lauré à droite ;

titulature " LVD. XIIII. D. G. - F. ET. NAV. REX. "

r/ la Paix casquée assise sur un monceau d'armes, tenant un rameau d'olivier et une corne d'abondance ;

légende " IVST.SPES.PACIS . IN . ARMIS. "

Ce jeton, qui d'après le portrait devrait dater des années 1650 - 1653, commémore la signature le 15 mai 1648, du traité de Münster qui assura à la France le contrôle des trois évêchés au détriment du Saint-Empire.

laiton ; 25 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur : Jacques Nillis

non daté ; signé N

F 14687 / GP 400a

collection personnelle

a/ tête nue de Louis XIV à droite ; initiale N dessous ;

titulature " LVDOVICVS. - MAGNVS.REX. "

r/ un caducée ailé planté en terre ; ligne d'exergue dessous ;

légende " PACE.IN.LEGES.SVAS.CONFECTA. "

Ce jeton peut être daté par comparaison du buste des alentours de 1690. Il commémore certainement le traité de Nimègue, signé en 1678 - 1679 et qui mit fin aux guerres de Hollande en fixant la frontière entre les deux belligérants.

laiton ; 26 mm

atelier : Monnaie du Louvre ; graveur indéterminé

non daté ; non signé

var. de F 7385 / GP 428a

collection personnelle

a/ buste nu de Louis XIV âgé à droite ;

titulature " LVDOVICVS. - .MAGNVS.REX. "

r/ trois urnes déversant des flots surmontées d'un caducée ailé accosté d'une branche de laurier & d'une palme liées à la base ; un rinceau décoratif à l'exergue ;

légende " .VICTORIS. - .CLEMENTIA. "

Le revers de ce jeton fait référence à l'entrée définitive de Condé-sur-l'Escaut dans le giron de la France suite au traité de Nimègue de 1678. Les trois urnes déversant des flots représentent les trois rivières passant à Condé : l'Escaut, la Haine & l'Hoëneau. Le buste de l'avers nous donnant une date entre 1695 et 1699, ce jeton pourrait avoir été frappé pour marquer le vingtième anniversaire de cet événement.